Nunc Stans
Fabien Granet vit et travaille à Paris, bien qu’il extraie des paysages de Bretagne la plupart de ses motifs. De ce matériau brut, offert par la réalité infinie de la nature, il tire ses questionnements sur la construction du paysage.
Ce dernier est définition humaine de notre environnement, induit par les limites de notre perception. L’homme envisage donc le paysage comme morcellement, qu’il restitue dans le cadre d’une « fenêtre ouverte sur le monde ». L’artiste y distord les bribes saisies au réel pour les réagencer en un dessin où motif et structure géométrique sous-jacente se mêlent, pour offrir une lecture de l’œuvre achevée au regard de sa trame.
Dans ce mirage, le réel n’est pas tant transcrit que reconstruit. En jaillit une poésie scandée d’inquiétantes formes géométriques, noires ou blanches, offertes au spectateur comme espace de liberté d’interprétation, à l’aune de son expérience personnelle. Elles offrent une réalité multiple, impermanente, dans une exploration de l’intemporalité qui sous-tend également le travail de vidéo de l’artiste, réalisé au gré de croquis mouvants, saisis sur le vif. Qui glissent dans un horizon infini…
L’artiste dans sa série Les Indestinés prolonge son investigation et ouvre une tentative de renégocier la plasticité du sujet paysage. Le paysage en tant qu’entité instable et évolutive au-delà du simple point de vue.
Nunc Stans – Fabien Granet | Texte par Blandine Boucheix
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